Le défilé du Nouvel An chinois est devenu depuis la fin des années 1990 la fête de rue la plus importante de Paris. Proposée comme un « carnaval », elle se développe en fait sur trois plans que le film entrelace.  D’abord, une vaste parade qui met en scène les associations asiatiques du quartier qui ont à cœur d’offrir une recréation et une représentation de la « culture chinoise ».  Ensuite, une scène politique qui traverse, de la mairie d’arrondissement jusqu’à l’Élysée en passant par la mairie de Paris, toutes les instances du pouvoir politique qui cultive ses relations avec ce qu’il nomme la « communauté asiatique ». Enfin une procession religieuse, à peu près invisible au spectateur banal, qui part d’un temple caché et propose aux fidèles une série de statues sacrées.  Au cœur et dans les marges de ce défilé deux personnages et deux groupes rituels d’importance, les lions et les dragons, proposent des performances divertissantes mais aussi rituellement efficaces pour l’année qui commence.  
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GROUPE DE RECHERCHEIMAGE ET ANTHROPOLOGIE
JING WANGJEAN-CHRISTOPHE MONFERRAN
PRODUIRE ET INTERROGER L'IMAGE
INSTITUT INTERDISCIPLINAIRE D'ANTHROPOLOGIE DU CONTEMPORAIN
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Crédits
LE NOUVEL AN CHINOIS À PARIS
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RÉCEPTION À L'HÔTEL DE VILLE
L'ÉCHANGE DES VOEUX POLITIQUES
CRÉDITS
LE COUP D'ENVOI DU DÉFILÉ
INVISIBLE
SUR LA DALLE DES OLYMPIADES
CONFÉRENCE DE PRESSE
LA FIN DU DÉFILÉ
LA DANSE SUR LES POTEAUX
Les séquences se suivent côte à côte ou se répondent face à face, certaines sont documentées.  On les consulte de gauche à droite en empruntant la ligne du dessus, qui présente la face publique de la fête très valorisée par ses acteurs, puis le chemin du dessous qui plonge dans les coulisses du Nouvel An Chinois. On parcours ainsi trois ensembles : - la journée du nouvel an lunaire depuis son réveillon - les performances de la Danse du Lion présentes dans les rues pendant la période du Nouvel An  - les différentes séquences du dimanche du défilé  Il est possible aussi de suivre le fil en quinconce, de gauche à droite et de bas en haut alternativement.
EN SUIVANT UNE TROUPE DE LIONS
LA SORTIE DU DIEU XUANTIANSHANGDI 玄天上帝
UN TEMPLE SOUS LA DALLE
IN
Le nouvel an
OFF
AU FIL DU DÉFILÉ, COMBAT DE DRAGONS
LE NOUVEL AN CHINOIS À PARIS
DÉFILÉ OU PROCESSION ?
Le jour du défilé
AVANT LE DÉFILÉ : PRÉPARATIFS
ÉPILOGUE
LE RÉVEILLON
Avant le défilé
LIONS ET DRAGONS AU GYMNASE
VISIBLE
CONSACRER LES LIONS
LE RÉVEILLON
LE RÉVEILLON Entre la rue, le temple et les intérieurs domestiques. Dehors, les lions font leur performance, les badauds attendent minuit. Sous la dalle des Olympiades on va au temple pour prier, en allumant des bâtons d'encens devant les statues des dieux, pour recueillir des vœux – billets suspendus en guirlandes au plafond – en échange d'une offrande.
L'ÉCHANGE DES VOEUX POLITIQUES  Dans une salle au-dessus du temple, les représentants de l'Association des réfugiés en France d'origine indochinoise (ARFOI), principaux organisateurs du Nouvel An dans le XIIIe arrondissement et créateurs du premier temple, sont réunis autour de leurs élus, de gauche, à la mairie et à l'Assemblée nationale.  La candidate à la mairie de Paris en 2014 leur rend aussi visite pour la première fois.
LA RÉCEPTION À L'HÔTEL DE VILLE
LA RÉCEPTION À L'HÔTEL DE VILLE   Chaque année, la mairie de Paris invite la « communauté asiatique » dans les salons de l'hôtel de ville. Les hôtesses portent les plus riches costumes de la fête, les lumières sont voilées de rouge. L'ambassade  de la République populaire de Chine est présente. Les discours entrecroisent les niveaux de l'action politique : parisien, national et international. Deux troupes – lions et dragons –  font une démonstration réduite aux dimensions de la scène.
UN TEMPLE SOUS LA DALLE DES OLYMPIADES On ne le voit pas du dehors. Il faut rentrer dans le parking souterrain. C'est le premier temple créé dans le quartier, en 1982 dans un appartement, puis en 1986 dans son emplacement actuel. Ses fondateurs venaient du sud de la province de Guangdong et étaient pour la plupart passés par le Cambodge. Diverses statues le peuplent. Les deux principales sont le bouddha Guanyin, aux traits féminins, et le dieu taoïste Xuantianshangdi. Ils viennent de Chine. Ils ont été choisis par trois représentants de l'association qui ont fait plusieurs voyages et visité beaucoup de sanctuaires. Leur choix s'est arrêté après la visite de la pagode du Mont Xuan Mu, près de la ville de Li Feng, province de Canton. Les deux statues ont été fidèlement reproduites par un artisan fameux à Chaozhou. Des commerçants du quartier en ont payé la fabrication, le transport et l'installation solennelle le 29 janvier 1989. Le temple est ouvert tous les jours. On vient y prier, déposer des offrandes, accomplir les rites de la divination, déposer des vœux. Au début et au milieu de chaque mois lunaire, un repas végétarien s'y déroule. Il rassemble fidèles et incroyants.
UN TEMPLE SOUS LA DALLE DES OLYMPIADES
EN SUIVANT UNE TROUPE DE LIONS  Pendant deux semaines la rue appartient aux lions, ils font leur performance sur les trottoirs, de commerces en restaurants. La danse acrobatique de l'animal devient rite, il va saluer à l'intérieur l'autel des ancêtres puis on lui présente une salade suspendue à un bâton qu’il avale avec une joie que manifestent les mimiques de son visage, il en pose des feuilles sur l'assiette tendue par  le patron qui le gratifie d'une enveloppe rouge qu'il glisse dans sa bouche et allume un gros chapelet de pétards.  Comme dans beaucoup de rites asiatiques les objets valent aussi pour des mots : la salade se dit « cai », ce qui, au ton près, signifie « fortune ». La visite du lion apporte la protection et la prospérité et aussi la reconnaissance des spectateurs du quartier et des enfants fascinés par ces performances.
LIONS ET DRAGONS AU GYMNASE  Les deux performances, celle des lions surtout, exigent une préparation très spéciale qui se déroule dans un gymnase du quartier. Les acteurs appartiennent à des associations d'arts martiaux qui attirent bien au-delà des jeunes Asiatiques.
CONSACRER LES LIONS  Créée en 1982 par un maître de kung fu, cette troupe de lions a son local sur la dalle des Olympiades où elle honore son dieu Guang Di, guerrier protecteur des richesses. Les lions reçoivent une libation d'alcool de riz et une marque de couleur sur le front par le maître. Ils lui offrent en échange la salade et les mandarines. Puis celui-ci fait une démonstration parfaite du maniement de la tête.
LA DANSE SUR LES POTEAUX La première troupe de lions créée conserve un grand prestige et manifeste une forte indépendance. Spécialiste de la danse sur les poteaux, elle commence sa prestation par une répétition qui démontre sa virtuosité et sa discipline devant un public de supporters. 
SUR LA DALLE DES OLYMPIADES  La plupart des associations défilent autour d'un bouddha. On appelle ainsi toute statue de dieu qui apparaît publiquement pour le seul Nouvel An et qui prend place dans le défilé qui est aussi une procession religieuse. Ici les originaires de Fujian sortent Mazu, divinité féminine, protectrice de la mer. Ils l'honorent en brûlant des bâtons d'encens et en faisant exploser des chapelets de pétards. Plusieurs se font photographier ce jour-là en compagnie de leur bouddha.
LA SORTIE DU DIEU XUANTIANSHANGDI
LA SORTIE DU DIEU XUANTIANSHANGDI  Le jour du défilé du Nouvel An est celui de la seule apparition publique de Xuantianshangdi, le dieu principal du temple sous la dalle. Ce sont les plus anciens qui se chargent de ce moment délicat. Ils appellent leur dieu Lao Ye, « le vieux ». Ils le manipulent avec beaucoup d'égards. Ce jour-là le dieu descend à hauteur d'homme, chacun peut lui offrir de l'encens, le toucher, le caresser. Placé à la fin du défilé, qui ne peut démarrer que quand il est là, il est porté, poussé, accompagné, salué, applaudi pendant tout l'après-midi.
LA CONFÉRENCE DE PRESSE
LA CONFÉRENCE DE PRESSE Le jour même du défilé, sous prétexte de présenter le  programme, un grand repas a lieu avec les associations dans un restaurant du quartier. C'est devenu l'occasion pour les représentants des pouvoirs publics de venir manifester leur soutien à la « communauté asiatique ».
LE COUP D'ENVOI DU DÉFILÉ  Le dieu est sorti de son temple et attend dans le parking dont des chapelets de pétards dessinent la limite.  En principe les lions attendent que les officiels viennent les « réveiller » en marquant de points de couleurs leurs yeux et leur front.  Cette année 2012, exceptionnellement, la sécurité a préféré faire rebrousser chemin à François Hollande, candidat à la présidence de la République.
AU FIL DU DÉFILÉ, COMBAT DE DRAGONS
LA FIN DU DÉFILÉ
LA FIN DU DÉFILÉ Xuantianshangdi doit regagner son temple avant la fin du jour, fixée à 18 heures. Des batailles et barricades peuvent, sans en avoir l'air, retarder son retour. Mais sans jamais l'empêcher.  Après la fin du défilé, la foule se disperse dans les rues et les restaurants asiatiques du quartier où l'on dîne encore très tard.
ÉPILOGUE Les acteurs rituels du défilé du Nouvel An reçoivent l'enveloppe rouge contenant une petite rétribution. Le chef d'équipe les distribue, il les a reçues des organisateurs mais un mécène principal finance l'ensemble des festivités qui manifestent sa puissance économique et sa générosité. Le fait d'être payé n'efface pas les liens d'amitié et le plaisir de la fête où l'on aime se retrouver acteur, pendant plusieurs années. EndFragment
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Un webdocumentaire de Jing Wang et Jean-Christophe Monferran Ethnographie Jing Wang Réalisation Jean-Christophe Monferran Prises de vues Jean-Christophe Monferran Olivier Jamin Jasmina Stevanovich Nous remercions : Association des résidents en France d'origine  indochinoise (A.R.F.O.I),  Association des résidents de Foukien (Fujian) en France,  Association amicale des Teo Chew en France,  Lion Dance franco-asiatique (LDFA) - Yeng Mow Tang - RCFA Association française de danse du Dragon et Lion chinois - AFDDLC Association de Hainan Fanyu Association de Shandong École de Kung-fu ZhangXiaoyan Association linguistique et culturelle chinoise de Noisy le Grand Le groupe de tambours guidé par Souline Tan   Le groupe de danse du dragon guidé par Nicolas Lauet  La mairie de Paris, la mairie du 13e arrondissement ainsi que  Olivier Boulanger, Evelyne Coutas, Daniel Fabre, David Guo, Naixiong Guo, Chanlin Ke, Florence Neveux, Jean-Luc Pouvesle, Carlos Semedo, Buon Tan, Agnès Tran,  Philippe Tran, Claudie Voisenat, Wuhua Wu, Hui Zheng, Cheng Zhong  et Jingzhu Li (Oushinet Paris) Réalisé avec Hype   © Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain (IIAC)- EHESS/CNRS - 2014