Présentation du livre Die Familienchronik der Gemeinde Kippel

Texte écrit par Ignaz Bellwald pour le vernissage de son livre Die Familienchronik der Gemeinde Kippel und Geschlechter, Geschichte und Siedlungen des Lötschentals [La chronique des familles de Kippel], le 8 décembre 2006 à Brigue.

Je me réjouis de vous présenter un livre qui ne se présente pas tous les jours dans un tel format. Je le considère comme un enfant, avec des milliers de descendants. Pour sa naissance, je fus en chemin plusieurs fois neuf mois. Si cet enfant est né dans le Lötschental, il le doit au prieur Siegen et à Hans Anton von Roten. Je les remercie rétrospectivement, le prieur Siegen pour m’avoir traduit les parchemins, malgré son grand âge et sans lunettes, directement du latin en allemand, Hans Anton von Roten pour m’avoir encouragé lors de mes visites, à établir un dictionnaire et une généalogie des personnes de la vallée.

Un livre comparable parut en 1984 sur la commune Walser de Triesenberg dans la série des livres de Engelbert. Mais un livre d’une telle ampleur, portant sur toute une vallée, avec certains arbres généalogiques remontant jusqu’à l’époque du serment du Rütli, est unique.

Par ailleurs, avec la liste des familles du Lötschental, c’est une lacune qui est comblée dans l’histoire des familles valaisannes et de nouvelles voies s’ouvrent ainsi à l’histoire des Walser [1] […].

Une foule de questions se posent toujours au début d'une recherche. Quels étaient les aïeux pouvant nous laisser un enseignement pour le présent et l’avenir ? Qui a abandonné il y a 4200 ans les arcs trouvés au Lötschenpass ? Depuis quand existe-t-il une paroisse Lötschen attestée dès 1233 ? Est-ce qu’autrefois ce n’étaient pas des Trinkelstiere (porteurs de cloches) [2] qui parcouraient la vallée parcouraient la vallée plutôt que les Tschäggättä [3] ? Depuis quand le cheval des Rois mages du Lötschental fait-il route vers Bethléem ?

Dans le milieu des années 60, j’ai transcrit toutes les archives de la vallée, quelques-unes aussi en Valais et dans les territoires Walser. Sans machine à écrire et sans connaissance des langues anciennes. Et les portes des siècles s’ouvraient toujours plus au point que, quand je traversais le village de Kippel, je pouvais dire de quel siècle venaient les familles des gens que je rencontrais dans les ruelles.

Mais avec les archives seulement, l’enfant ne pouvait ni voir ni marcher, et j’ai dû parcourir les vallées et les villages pour que les gens répondent à mes questions. Mais toujours d’autres marches m’attendaient. Les mains de l’enfant poussaient, les miennes étaient parfois fatiguées.

Qui avait brûlé la vallée ? Pourquoi ? Qui a mis l’argent épargné dans le coffre (Talschaftsseckl) des communes de la vallée ? Qui étaient les paysans libres, qui furent les vassaux des seigneurs de la Tour et des dizains [4] haut-valaisans ? Pourquoi les puissants ont-il été chassés de la vallée et comment s’appelaient-ils ? Que de pourquoi. Où s’établirent les premiers habitants de la vallée ? Quels endroits défrichèrent-ils ? Combien de temps y restèrent-ils ? Quels noms portaient-ils ? J’ai ainsi parcouru, seul, plus de 700 lieux, là où des traces d’habitat sont encore visibles.
Vers quels lieux les Lötschards tournaient-ils leurs regards ? Quels chemins et quels cols ont-ils emprunté ? Emportaient-ils dans leur nouvelle patrie les noms de leurs champs et de leurs habitations ? Où trouve-t-on le nom Lötschen ? Comment la vallée s’appelait-elle avant ? De quels alpages Walser revenaient-ils dans leurs villages ? A peine l’enfant put-il parler qu’il se posa toutes ces questions ; il fallait donc y répondre.
J’ai pratiquement parcouru tous les territoires Walser : Gressoney, Lauterbrunnen, Prättigau, St. Antönen, Issime… et photographié ces lieux, sur les traces des Lötscher. Les pieds de l’enfant poussaient, les miens étaient parfois fatigués.
J’ai rassemblé ainsi des milliers de photos provenant de photographes différents, de familles, archives, musées, livres et journaux, et j’ai réalisé des entretiens pour les identifier. J’ai pu ainsi interviewer des personnes nées en 1874. Et l’enfant s’est mis à grandir et à sortir de ses langes.

Quarante années de recherches de toutes sortes, publiées en partie dans ce livre. L’ œuvre d’une vie ? J’aimerais remercier encore les parrains de cet enfant, le Prieur Siegen et Hans Anton von Roten. Telle a été la naissance et la croissance de cet enfant dans le giron du Lötschental. Depuis quelque temps l’enfant court dans la vallée et en d’autres endroits, et on le le reconnaît aussitôt à sa volumineuse armoire à vêtements et il lui fallut bientôt changer de vêtements, l’imprimerie BON a mis sur le marché une deuxième édition améliorée.

Près de 800 pages d’arbres généalogiques accompagnés d’introductions et d’informations sur l’orthographe, le sens, l’origine et les occurrences des noms, avec une description des autorités politiques et ecclésiastiques de la vallée ainsi que des personnes actives dans la vie culturelle de Kippel. La fondation de la distribution pascale de Ferden, les vols de bétail, le nom de la vallée, les traces de ses habitants… Des noms des Alamans jusqu’aux noms des habitats. L'histoire du climat, les armoiries, leur description et leur origine. Les colonies lötschardes : Zwischbergen, Lystal, Issime, Gressoney, l’Oberland bernois, et beaucoup d’autres endroits comme Prättigau.

Dans l’armoire à vêtements de l’enfant se trouve encore une contribution de 143 pages sur l’histoire des habitats et des familles de la vallée.

J’ai pu ainsi écrire à l’avant-dernière page : « Je laisse maintenant cet ouvrage en des mains pieuses et le place sous la protection de notre mère céleste qui a porté toute la lignée ».

Et je remercie le Kulturverein qui a rendu possible cette naissance et en a fixé la date le 8 décembre 2006, le jour de l’Immaculée Conception. Est-ce un hasard ou est-ce la main de Marie sur cet enfant en prière ?

Ainsi est né l’enfant portant le nom Die Familienchronik der Gemeinde Kippel und Geschlechter, Geschichte und Siedlungen des Lötschentals [La chronique des familles de la commune de Kippel], très attendu dans la vallée, mais aussi par des familles qui ont émigré en Valais et en d’autres endroits, comme dans les territoires Walser, pour lesquelles il est un ouvrage de référence.

Le livre est là, avec ses 1056 pages, plus de 2800 photos, 222 armoiries, 39.421 paragraphes, 49.500 lignes, 389.400 mots avec plus de 2 millions et demi de signes et une quantité de données de 17,26 gigabytes, et l’enfant pèse 4 kilos.
Quand on entend ces chiffres, on comprend qu’un arbre généalogique ne se résume pas à une date et qu’il y a bien des façons différentes de le faire parler.

Mais pour que l’enfant soit entendu à l’extérieur du village et de la vallée, il a fallu élargir son costume d’histoire et j’ai trouvé des ramifications en direction de nombreux lieux, en Valais, hors du canton et hors de la Suisse. Avant d’en arriver là, je devais identifier dans les arbres généalogiques les personnes de la vallée qui ont écrit cette histoire, ce qui me prit un certain temps. J’ai établi que plus de 2700 mariages furent conclus, plus de 4700 morts enterrés, plus 2600 personnes établies à l’extérieur de la vallée et plus de 11.000 personnes inscrites dans le registre des naissances. Ces chiffres ne contiennent pas les arbres généalogiques de Ferden et de Blatten ; je n’ai fait ces derniers que jusqu’en 1800, et ceux de Wiler que jusqu’en 1650.

L’enfant a dû sa croissance aux riches sources de son environnement : les archives des communes et celles de la vallée, les archives du Valais, la liste des donateurs de la distribution pascale de Ferden, la liste des messes commémoratives fondées par de nombreuses familles, les livres de comptes des chapelles, des documents autobiographiques, des livres paroissiaux du Haut-Valais, particulièrement à Kippel, où le registre des morts date de 1643 et celui des naissances de 1649.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, les enfants recevaient plusieurs prénoms à leur baptême. Les plus courants étaient : Johann Josef et Anna Maria, ensuite suivaient 5, 6 à 7 noms. Je me suis demandé sous quel nom ils mouraient. Ainsi la personne qui fut inscrite à sa mort sous le prénom de Martin figure dans le livre des baptêmes le 25 novembre 1812 sous Johann Josef Martin Felix Konrad Alois.

J’ai dû attendre souvent pendant des heures près de lits où des personnes se mouraient pour savoir sous quel nom elles seraient inscrites ; je devais trouver aussi s’il s’agissait par exemple d’une personne de 9 mois, de 9 ans ou de 90 ans, parce que les parents, l’âge et le lieu n’étaient pas indiqués.

Certains prieurs ne se donnaient aucune peine lors de l’inscription, on percevait l’indifférence et l’obligation de le faire. Ils ne faisaient pas de paragraphe d’une personne à l’autre et écrivaient mal.

Ce qui comptait pour eux, c’était l’inscription et si la personne avait ou non reçu les derniers sacrements. Mais certains prieurs écrivaient parfois plus que ce qui était habituel, cela faisait plaisir, mais il fallait de la patience.

Et c’est ainsi que les contours du livre se mirent à croître, car pour coordonner toutes ces morts, il fallait établir tous les arbres généalogiques de la vallée, chercher dans les autres villages les raccordements avec les arbres généalogiques des femmes épousées, et faire de même avec les arbres généalogiques des maisonnées et des communes concernées.

Il faut savoir que dans les documents des premiers siècles, et cela presque jusqu’au XVIIIe siècle, peu de personnes figurent avec la mention de leur lieu, une telle mention était rare, de même dans les livres des baptêmes et des morts. Ce qui me fut d’une grande aide, c’est que sur la plupart des maisons dans tous les villages les noms du constructeur, de la femme et des enfants sont inscrits sur la poutre [maîtresse].

Et c’est ainsi que l’enfant est devenu toujours plus grand et épais. Pour trouver dans quels lieux les personnes concernées ont vécu et connaître le nom de ces habitats, j’ai dû connaître les propriétaires des champs, des prés, des prairies, des alpages et des maisons. Il existait des documents qui le mentionnaient au XIVe siècle déjà, ce qui me fut d’une grande aide.

La conséquence fut qu'il me fallut ensuite trouver de quel nom d’habitat provenaient les noms de familles. Une fois établie la relation entre les habitats et les familles, j’ai pu établir les arbres généalogiques des familles jusqu’au XIIIe siècle avec leurs lieux d’habitation.

Cela me donnait la possibilité de remonter au siècle des émigrés, ce que je n’aurais jamais imaginé possible au début de la recherche. J’ai découvert des habitats à une altitude de 2000 mètres, ce qu’atteste le lieu-dit Salomea Waldära entre les alpages de Hocken et de Lauchern. Un emplacement à une telle altitude extraordinaire existe aussi dans le village de Juf dans les Grisons. Avec cette impulsion alémanique, l’enfant grandit plus que je le pensais au début.

Il était clair pour moi que ce livre devait mettre en relation les communes et les habitats de Lötschen, et cela à partir du chef-lieu Kippel, où les débuts religieux et culturels remontent bien avant 1233, dans cette église où les rameaux de tous ces arbres généalogiques furent baptisés, où tous se rencontraient, où l'histoire de la vallée fut écrite.

Et c’est ainsi que la structure du livre s’est mise en place. Bernhard Rieder de Kippel a conçu l’élégante page de titre. La bannière communale de Kippel symbolise l’appartenance au village et l’image de l’église à la vallée.

En 1233 Gyrold von Thurn fit don de la paroisse de Lötschen au cloître d'Abondance. Le prieur de Lötschen assista à la donation et aujourd’hui je me réjouis de ce que le prieur Schnyder, dans ses paroles de salutation, nous ait béni, nous et nos aïeux, une bénédiction qui couvre une histoire des familles de la vallée vieille de près de 800 ans.

Mais nous, les brebis, connaissons-nous les 65 bergers qui nous gardent depuis 1233 ? Des arbres généalogiques ont été établis pour presque 80 familles et les Lötschards nous parlent à travers 615 lignées. Avec une telle quantité de noms de familles et plus de 700 habitats, ne faudrait-il pas parler du canton Lötschen ?
De plus, l’histoire de l’émigration des Lötschards ne devait pas être absente du livre, car l’émigration est en quelque sorte la langue du Lötschental dont on peut suivre les traces distinctement, en Valais et dans les territoires des Walser. A partir des noms de familles, on peut suivre clairement le chemin d’émigration des Lötschards, car si par exemple le nom de famille « Walser » renvoie à des personnes d’origines diverses, le nom de famille « Lötscher » ne désigne que des personnes émigrées du Lötschental, il renvoie à sa patrie d’origine.

Une des raisons à cette émigration fut un changement climatique, comme nous le montre Monsieur Büntgen de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich dans sa contribution « 1250 ans de variations climatiques dans l’espace alpin ».

Les armoiries sont une autre langue des familles du Lötschental. Comme dans l’armorial valaisan, de nombreuses familles se partagent les mêmes armoiries, et à l’inverse, une même famille peut avoir plusieurs armoiries. J’ai donc essayé de rassembler les différentes armoiries de la même lignée. Moi-même, qui me chauffe à un fourneau de pierre portant les armoiries de mon arrière grand-père, j’en ai de tout autres. J’ai exécuté ainsi 222 armoiries, après avoir examiné les maisons, les fourneaux partout dans la vallée pour les trouver, avec l’aide de Paul Heldner.

Comme beaucoup de ces armoiries n’avaient pas de couleurs, je les ai complétées après les avoir déterminées selon la langue de l'héraldique, dans la mesure du possible tout en conservant les couleurs déjà existantes. Et c’est Brigitte Walden, de Naters, qui a dessiné toutes ces armoiries.

L’enfant a maintenant atteint sa taille, mais sans image il n’est pas reconnaissable. L’image émeut l’homme. L’organisation des pages illustrant les arbres généalogiques s’est faite selon la forme des photos ; je m’en suis tenu ici aux photos passeport en prenant comme critère non pas l’âge mais la direction du regard, pour que les gens ne regardent pas au dehors du livre ni ne détournent le regard de leurs familles. Pour éviter la monotonie, j’ai agrandi quelques photos selon la place, la qualité et le sujet.

Les autres pages illustrées nous montrent les coutumes, les méthodes de travail, la vie et l’aspect de notre village. Les photos sont regroupées selon ces thèmes et nous voyons ainsi l’héritage culturel perdu d’une vallée.

Toutes les informations présentées dans le livre ont été vérifiées auprès des personnes concernées et quand cela n’a pas été possible, je ne les ai pas reportées, car les gens aiment se rafraîchir à leurs propres sources.

Je remercie le président du Kulturverein Peter Meyer et le comité et tous ceux qui m’ont aidé à emmailloter et à élever cet enfant. Mais cet enfant n’est pas encore parfait et on peut lui appliquer cette réflexion :
Notre anniversaire ne se limite pas au jour de notre naissance. Notre vie a de nombreux anniversaires et nous devons naître souvent avant de devenir des hommes, ce que cette chronique des familles de Kippel n’est pas encore.

Souvenez-vous de cela, je vis depuis 800 ans dans la vallée, au pied du Bietschhorn et on m’a attribué de nombreux surnoms : un canton particulier, la dignité sauvage d’une vallée perdue, l'enfant d’une vallée cachée, la vallée isolée oubliée. Ce canton Lötschen a envoyé 80 prêtres en Valais et ailleurs. Et la première contre-réforme du Valais n'est-elle pas née ici, et qu’en est-il aujourd’hui ? Cette dignité sauvage d’une vallée perdue est depuis bientôt cent ans une porte entre Berne et le Valais, et cette vallée perdue s’est ramifiée jusque dans tous les coins de la terre parce que la maison devenait trop petite. Et je pense à la sentence écrite sur une page de livre dans une maison de Kippel : « L’enveloppe terrestre ne dure qu’un temps, écoutez ce que je dis, gens de la maisonnée, le jour de l’éternité point dès que la mort emplit la maison de son silence » [5].

Mourons-nous, nous les montagnards du Lötschental ? Ou l’enfant déposé maintenant dans le patrimoine mondial de l’Unesco peut-il dormir en paix, protégé du loup et de l’ours, dans l’attente d’un nouveau matin, d’un été meilleur ?
Je lui souhaite des vacances à Fafleralp, dans le chalet qui porte cette inscription que l’on peut aussi appliquer à notre enfant :

« Toi, feuille brune abîmée sur mon sein,
Que veux-tu me dire au milieu de l’été ?
Ta vie est encore jeune, ta joie pleine,
Tu vois poindre l’aube avec bonheur.
Pour combien de temps ? Déjà un souffle automnal et froid
Flétrit les feuilles et les hommes,
Pour toi aussi la dernière heure sonnera [6]. »

J’espère que cet enfant nouveau-né vivra longtemps dans la vallée des vallées et qu’il sera lu également à l’extérieur de la vallée, car l’enfant se réjouit d’être aimé. Merci.

 

Notes

[1] Le terme Walser vient de Walliser. Il désigne les Haut-valaisans (nommés alors les « gens de Goms », du nom de la région la plus en amont de la vallée du Rhône) qui franchirent les cols à la fin du XIIe siècle pour s’établir dans les régions alpines proches de l’Oberland bernois, du Tessin, des Grisons, du Voralberg autrichien et de l’Italie du Nord ; certains gagnèrent aussi la Savoie. Ce mouvement d’émigration atteignit son apogée au XIIIe siècle et prit fin au siècle suivant. Une association fut fondée à Brigue en 1963 sous le nom de Internationale Vereinigung für Walsertum ; elle se propose d’entretenir les relations entre les descendants des Walser et de favoriser les recherches sur ces ancêtres communs.

[2] Ce terme fait allusion à une rébellion qui eut lieu dans la région en 1550, opposant les paysans haut-valaisans aux autorités civiles et religieuses cantonales et fédérales au sujet du renouvellement d’un traité avec le roi de France Henri II portant sur le traitement des mercenaires.

[3] Les figures masquées appelées Tschäggätä sont traitées dans l’article de Werner Bellwald ainsi que dans celui de Suzanne Chappaz-Wirthner et Grégoire Mayor.

[4] Note de l’éditeur : les dizains sont d’anciennes subdivisions territoriales du Valais.

[5] « Nur kurze Zeit wohnt hier die Hälle, o Hausleut höret was ich sag, dann dämmert gleich nach Todes Stille im Haus der Ewigkeit der Tag ».

[6] « Du verwelktes Braunes Blatt auf meinem Schoos
Was willst Du mitten mir im Sommer Sagen ?
Noch ist dein Leben jung, die Freude gross,
Und fröhlich siehst du jeden Morgen tagen.
Wie lange währts, ein herbstlich kalter Hauch
Knickt die Blätter und die Menschen auch ;
Einst wird auch dir das letzte Stündlein schlagen ».

http://www.etnographiques.org/IMG/html/entretien_ibellwald_annexe.html
 
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