ethnographiques.org, revue en ligne, est née de la volonté de mettre en commun des expériences et des réflexions de chercheur(e)s bisontin(e)s et neuchâtelois(es), d’étudiant(e)s avancé(e)s, de doctorant(e)s, d’enseignant(e)s des universités de Franche-Comté à Besançon — Laboratoire de sociologie et d’anthropologie — et de Neuchâtel — Institut d’ethnologie — afin de renouveler l’approche descriptive des terrains que nous étudions dans une perspective anthropologique et sociologique.
Aujourd’hui, de nouvelles formes d’expression et de communication deviennent facilement accessibles à chacun. Or ces technologies facilitent les relations entre les idées (notamment à travers les liens hypertextes), et permettent de combiner — dans un même discours — texte, images et sons. Elles offrent ainsi un moyen privilégié pour rendre compte de la complexité de toute réalité humaine et pour réfléchir de manière argumentée aux problèmes liés à la question de la représentation.

Depuis les films de Haddon au XIXème siècle, les photographies de Boas ou de Malinowski, et plus encore aujourd’hui avec la diffusion des appareils numériques, chacun d’entre nous peut, sur son terrain, tenir le rôle de photographe, de cinéaste et de preneur de son. Or, ces documents visuels et sonores s’effacent habituellement dans la production ethnologique devant le travail d’écriture nécessaire à la structuration de la pensée et à la communication de celle-ci. Mais cette limitation de l’expression, liée aux contraintes de l’imprimerie (qui, pour caricaturer, reléguait au statut de hors-texte quelques rares clichés photographiques) peut aujourd’hui être dépassée. Les documents multimédias nous donnent en effet la possibilité d’approcher un peu plus un certain idéal d’une ethnographie raisonnée. Ils nous obligent dans le même temps, et ce n’est pas le moindre de leurs apports heuristiques, à reconnaître la part de construction personnelle de nos discours : en développant une description qui enchâsse, par exemple dans l’analyse d’un rite, la photographie des "informateurs", une séquence filmée de trente secondes, la retranscription d’extraits de livres liturgiques, etc., le chercheur se vit aussi comme une sorte de metteur en scène.

Si la revue s’inscrit résolument dans une perspective anthropologique et sociologique, elle se veut largement ouverte aux auteurs d’autres disciplines (histoire, histoire des religions, histoire de l’art, science politique, linguistique, psychologie, géographie, etc.) sensibilisés aux problématiques de l’enquête de terrain et à l’analyse fine des aspects sociaux, culturels, cognitifs et émotifs de l’être humain en société. Le pluriel contenu dans le titre ethnographiques.org doit ainsi se comprendre comme un clin d’oeil épistémologique à la diversité de nos discours, de nos approches et de nos réflexivités.

La revue ethnographiques.org dispose du soutien d’un important réseau professionnel et institutionnel (voir la liste des partenaires), emploie un salarié à temps complet pour gérer notamment les questions formelles liées à l’usage des outils multimédia et fonctionne sur le modèle des revues papiers classiques : les articles (ainsi que les comptes-rendus de livres, de sites internet, etc.) sont soumis à un comité de lecture. Son fonctionnement administratif est du ressort, du côté français, de l’association loi 1901 ethnographiques.org et, du côté suisse, de l’Institut d’ethnologie de Neuchâtel. Revue semestrielle francophone, ethnographiques.org paraît d’abord sur le réseau internet, puis sous la forme de cd-rom à l’usage des bibliothèques publiques et des institutions de recherche.

Lieu d’échanges sur les expériences ethnographiques, de descriptions des innombrables et passionnantes manifestations de la vie sociale, et aussi d’expérimentation de nouvelles formes de discours, la revue ethnographiques.org attend vos textes (articles, comptes-rendus, réactions des lecteurs-internautes, etc.) et se réjouit, en les publiant, de contribuer à la diffusion de la réflexion anthropologique et plus largement des sciences sociales par le canal du web.

Sophie Chevalier (Université de Franche-Comté),
Thierry Wendling (Université de Neuchâtel),
et tout le comité de direction d’ethnographiques.org