David Graeber (1960-2020). L’anthropologie comme projet politique : de Madagascar à Wall Street

David Graeber est mort subitement d’une hémorragie massive du pancréas à Venise le 2 septembre de cette année. Les notices nécrologiques résument, en général, la vie de quelqu’un qui n’est plus parmi nous. Celle que je propose ici est d’une autre nature, il s’agit d’un hommage qui se veut plus prospectif que rétrospectif [1]. David a touché de très nombreuses personnes de tous les horizons. Sa pensée et ses écrits ont déjà inspiré des mouvements sociaux. Il y a des articles d’hommage dans toute la presse internationale et en ligne qui mettent en avant ses actions et ses publications plus ouvertement politiques [2]. Mon intention est plutôt, pour un lectorat d’anthropologues, de demander ce que l’héritage intellectuel de David pourrait signifier pour l’avenir de l’anthropologie. Un tel exercice est nécessairement abstrait et impersonnel. Je commence donc par quelques remarques succinctes sur sa vie et sur ce qu’il représentait pour moi.

David a grandi dans une famille ouvrière de New York. Il dit qu’il est devenu anarchiste à l’âge de 16 ans. Après un premier diplôme en anthropologie à l’Université d’État de New York Purchase en 1984, il fait une maîtrise à l’Université de Chicago et un doctorat avec Marshall Sahlins, achevé en 1996. Il rejoint le département d’anthropologie de l’Université de Yale où il enseigne de 1998 à 2007. Lors de sa dernière année dans cette institution, Yale prend la décision controversée de ne pas accorder la titularisation à David. Il postule alors pour intégrer un poste vacant en anthropologie au Goldsmiths College, (Université de Londres) en 2007 et il est retenu. Il y est reader jusqu’en 2013, date à laquelle il rejoint la London School of Economics en tant que professeur titulaire d’anthropologie, à 52 ans. Son curriculum vitae de 2017 comprend 33 pages, en interligne simple, de publications qui vont du livre universitaire au journalisme en ligne, sans compter les traductions de ses travaux dans de nombreuses langues.

Au début de cette année, David a épousé Nika Dubrovsky, une artiste, militante et journaliste russe. J’ai dîné avec eux juste avant le confinement. Leur bonheur et leur générosité étaient palpables et promettaient tant en matière de compagnonnage.

J’ai réalisé pour la première fois l’importance de David pour moi avec la publication de son livre, Toward an Anthropological Theory of Value : The false coin of our own dreams (2001). Il s’agissait d’une tentative sophistiquée de réconcilier Marcel Mauss et Karl Marx, un projet qui me tenait aussi à cœur, les ayant tous deux découverts ensemble au milieu de la trentaine après plusieurs lectures infructueuses de l’Essai sur le don et du premier volume du Capital. J’avais été dégoûté par la façon dont les anglophones projetaient sur l’essai de Mauss la distinction bourgeoise qu’ils opéraient eux-mêmes entre le modèle de l’économie du don et celui du contrat. Les écrits politiques et le journalisme de Mauss ne sont en effet disponibles qu’en français. Le chapitre de 78 pages de David, Mauss revisited , dans cet ouvrage, représente le seul examen sérieux disponible en anglais des hypothèses politiques que ce socialiste coopératif a apportées à son essai classique et ailleurs. Il n’est pas donc étonnant que David Graeber soit vénéré par les groupes progressistes en France.

Nous avons entamé une riche correspondance au tournant du deuxième millénaire. J’ai été l’un des trois étrangers invités à commenter sa demande de titularisation. Nous avons tous fait valoir avec force qu’il fallait le titulariser. Mais Yale a refusé. Ils ne lui ont jamais dit pourquoi - pas plus qu’on ne me l’a dit lorsque j’ai dû quitter mon poste à Yale près de trois décennies plus tôt. Il avait essayé de garder ses activités universitaires et politiques séparées. Mais il s’est engagé dans la lutte pour la création d’un syndicat des assistants d’enseignement ; et de nombreux étudiants y virent la raison de sa non-titularisation. Il a déposé un certain nombre de candidatures pour des positions à des postes intermédiaires en anthropologie aux États-Unis, et n’a pas obtenu d’entretiens. Ce n’était principalement pas à cause de son activisme politique, puisque j’ai subi des rejets similaires après avoir quitté Yale. Les jeunes professeurs pensaient probablement que sa nomination réduirait leurs propres chances de promotion.

Lorsqu’il a postulé au Goldsmiths College à Londres, j’ai écrit : « Il faut que tu saches que j’aimerais beaucoup t’avoir comme collègue. Je te considère déjà comme mon ami intellectuel le plus solide ». Entre 2007 à 2016, date à laquelle j’ai arrêté d’enseigner à temps partiel à la London School of Economics, nous avons eu quatre-cents discussions, dont certaines contenaient plus de vingt messages. Nous avons partagé tant de choses. Il y avait toujours de l’humour, de la camaraderie et de l’excitation dans nos échanges. Comme la fois où il m’écrivit à minuit pour me raconter comment les recettes douanières chinoises au XVIIIe siècle conduisirent à l’époque à la remise en cause des conceptions établies concernant leur économie. Ou avant la guerre d’Irak, lorsque Saddam proposa de faire de l’euro l’unité de compte pour le commerce du pétrole, et que nous avions écrit un article ironique et inédit sur l’Irak, que nous présentions comme le chaudron historique de l’innovation monétaire non étatique, un rôle que nous faisions remonter à l’ancienne Mésopotamie et à l’époque de la finance islamique médiévale. Ces dernières années, nous avons laissé de petits différents personnels éclipser cette merveilleuse amitié intellectuelle, la meilleure que je n’ai jamais eue. Et cette idée me pèse terriblement alors que j’écris sur la mort de David.

L’anthropologie moderne est née au XVIIIe siècle et peut être considérée comme une contribution à l’élaboration, sans relâche, des bases intellectuelles alors nécessaires pour le renversement démocratique de l’Ancien Régime chancelant. Les structures de classe de ce dernier n’avaient aucun fondement crédible, avec des privilèges bien ancrés, conséquence arbitraire d’une conquête oubliée depuis longtemps. Le gouvernement par et pour le peuple devait être fondé sur ce que tous avaient en commun, leur nature humaine. Or comment la définir, et comment concilier nature et histoire, liberté personnelle et devoir civique ? La démocratie exige que les citoyens apprennent à la défendre. Avec l’anthropologie, la construction du moi, la psychologie, le roman, les journaux, la théorie et la pratique révolutionnaires ont tous fait leur apparition à cette époque.

Depuis, l’anthropologie a régressé. Au XIXe siècle, elle est devenue une explication et un soutien pour les Européens qui s’emparaient du monde, et finalement une apologie raciste de l’empire colonial. Mais sa méthode supposait une histoire mondiale inachevée. La boucherie insensée de la “Grande Guerre” imposa alors de trouver un nouveau paradigme anthropologique pour le siècle dernier. Nous devions rejoindre les gens là où ils vivent afin de découvrir ce qu’ils font, pensent et veulent. C’est la moitié du travail que l’anthropologie se doit de faire, mais l’autre moitié - le destin de l’humanité sur cette planète et au-delà - a été perdue de vue. La révolution anticoloniale a mis fin à l’étude des « peuples primitifs », mais depuis, la plupart des anthropologues se sont accrochés au localisme étroit et à la vision a-historique de « l’ethnographie basée sur le travail de terrain ». Cette orientation correspondait dans une certaine mesure à un monde fragmenté en États-nations myopes, mais son but était la description, non la prescription. Les anthropologues se sont efforcés de se saisir des événements mondiaux qu’ils n’avaient pourtant pas les moyens intellectuels d’expliquer, encore moins d’influencer.

Arrive David Graeber. Il pense que l’anthropologie doit avoir un objectif politique. Dans la tradition de Mead et de Benedict, il choisit d’embrasser cette vocation pour dénoncer le fait que les sociétés inégalitaires du monde entier se maintiennent sous prétexte qu’il n’y a pas d’alternative. En adoptant une vision la plus large qui soit en ce qui concerne les possibilités humaines, les anthropologues peuvent montrer que les gens font les choses différemment : rien n’est inévitable. Ce n’est pas une mince affaire, mais ce n’est pas suffisant. L’objectif de David était la révolution démocratique et la tradition anarchiste en était le véhicule. Nous étions d’accord sur le premier, mais pas sur le second. Pour réussir, les révolutions ne doivent pas être sectaires, du moins au début, et David n’était pas sectaire. Il était le principal représentant vivant d’une tradition que j’appelle « l’anthropologie de la société inégalitaire ». Celle-ci fut lancée par Jean-Jacques Rousseau (Rousseau 1755) ; Lewis H. Morgan (Morgan 1877) et Friedrich Engels (Engels 1884) la firent revivre ; Claude Lévi-Strauss (Lévi-Strauss 1949), Marshall Sahlins (Sahlins 1958), Eric Wolf (Wolf 1982) et Jack Goody (voir Hart 2014) y contribuèrent au siècle dernier. David Graeber fit entrer cette tradition dans le XXIe siècle.

Au siècle dernier, l’anthropologie s’est égarée, se contentant de décrire et de comparer plutôt que d’essayer de changer le monde. Où allons-nous à partir de maintenant ? Que pouvons-nous apprendre de David ? La plupart des anthropologues savent que nous avons une mauvaise image auprès du public et que notre voix ne compte presque pas. Nous sommes devenus une discipline de sciences sociales introvertie, et nous sommes occupés à discuter entre nous de connaissances fragmentées auxquelles nous sommes les seuls à nous intéresser. Les questions politiques ont façonné les recherches et les écrits de David, ce qui explique sa notoriété en tant qu’intellectuel public. Lorsque l’édition allemande de son livre sur la dette est sortie, le Président allemand lui a lancé une invitation : il a débattu avec le chef du parti social-démocrate à la télévision nationale et il s’est vendu 30 000 exemplaires de son livre en deux semaines (Graeber 2011, Hart 2012) [3].

David était attaché à la tradition ethnographique, tant dans ses recherches sur Madagascar (Graeber 2007) [4] que dans ses comparaisons ethnographiques encyclopédiques. Il a également contourné l’anthropologie académique contemporaine et réinventé la pensée universelle victorienne. Nous avons oublié, dit-il, comment écrire de grands livres sur de grandes idées. L’ampleur de son érudition a dépassé celle de n’importe lequel de ses pairs. Enfin, il s’est efforcé de toucher un public le plus large possible en écrivant de manière accessible. Il écrivait généralement en deux étapes : la première, pour lui-même, et la seconde, pour le grand public. Il ne l’a pas fait pour la gloire, mais pour son projet démocratique. Parmi les auteurs cités dans la liste ci-dessus, seuls Rousseau et Engels, l’ont surpassé sur ces quatre différents points, et aucun autre anthropologue moderne.

L’ἁμαρτία hamartia (faute, erreur, péché) de l’anthropologie au siècle dernier a été de se reproduire au sein des universités qui étaient des institutions engagées dans la bureaucratisation des sociétés capitalistes (alias « modernisation »). Au début, nous produisions encore quelques monographies admirables et nous touchions régulièrement un public qui était impressionné par ces travaux. Mais l’augmentation après-guerre du nombre d’étudiants et les sommes publiques considérables investies dans la recherche ont transformé profondément les universités. Aujourd’hui, elles sont devenues des entreprises dans lesquelles les administrateurs tiennent les universitaires en otage, et où tous les « détenus » ne sont plus capables de voir plus loin que leur bout de leur nez. Les ethnographes qui allaient à la rencontre des peuples du monde ont été remplacés par des anthropologues devenus les victimes crédules de hiérarchies sans pitié. Notre destin se résume désormais à une espèce d’écriture bureaucratique tronquée. Nous produisons sans fin des articles de journaux, des chapitres de livres et des présentations pour des conférences, dans lesquels les extraits tirés de la « littérature » prennent la forme de slogans. Nous évitons de mentionner des personnes réelles, et il n’y a pas de place dans ces écrits pour une description ethnographique d’envergure. Nous formons des centaines d’étudiants diplômés, dont l’avenir académique va rarement au-delà d’un poste d’enseignant précaire et mal payé.

Au XIXe siècle, G.W.F. Hegel a vu dans l’empire colonial un moyen d’exporter les chômeurs outre-mer, et John Stuart Mill a décrit plus tard le système colonial comme un moyen de mettre au travail les classes moyennes. David Graeber a épinglé avec virulence la bureaucratie de l’époque en deux livres (Graeber 2015, 2018). Il a mis de grands espoirs dans ses ouvrages politiques, surtout le dernier (Graeber 2004, 2009, 2013). En tant qu’anarchiste, David refusait la seule protestation contre les autorités. « L’action directe » signifie accomplir quelque chose qui révèle ce qui pourrait être fait si nous étions libres, tout en exposant les faiblesses et les contradictions du statu quo. Les anarchistes se comportent comme s’ils étaient libres et ne sollicitent pas de permission pour agir ainsi. Puisqu’ils évitent les règles, ils doivent faire naître un ordre consensuel lors de leurs événements et réunions. Ils n’ont pas de plans précis, de sorte que, de tous les temps, le présent l’emporte sur le passé et l’avenir.

David a été une figure marquante du mouvement Occupy Wall Street, bien qu’il ait nié être l’auteur de son slogan le plus mémorable - « le 1% et les 99% ». Apparu peu après le Printemps arabe en Tunisie et en Égypte, ce sit-in a généré des événements parallèles « d’occupation » dans une soixantaine de villes à travers le monde. David a écrit The Democracy Project dans la foulée. Comme ce moment politique mondial qui l’a engendré, le livre est quelque peu décevant.

La dette est son seul exercice historique d’ampleur. Mais c’est un hybride d’histoire et d’ethnographie comparative. La première moitié est beaucoup plus puissante et ses éléments probants proviennent principalement de l’ethnographie avec quelques anecdotes éclectiques. La seconde moitié est une histoire mondiale de l’argent depuis l’âge du bronze. Ses idées directrices sont souvent brillantes, notamment le contraste entre l’argent en tant que monnaie et en tant que crédit ; mais le récit historique est lacunaire. Son récit historique se termine par la fin de la conversion du dollar en or en 1971. C’est en effet le tournant économique de notre époque ; mais les lecteurs veulent probablement savoir ce qui s’est passé entre cette époque et aujourd’hui.

The Democracy Project, affiche dans son sous-titre le mot « histoire » or, seules quelques micro-histoires y sont proposées. Pourtant le siècle dernier a fourni plusieurs exemples notables de révolution, tant pour, que contre, la démocratie : la Russie et les lendemains de la Première Guerre mondiale ; trois décennies d’États en développement dans l’après-guerre et la révolution anticoloniale ; l’Empire américain, la montée de l’Asie et la révolution numérique. Nous ne manquons pas d’exemples historiques récents. La religion et l’éducation mériteraient probablement d’être davantage mises en avant si certains anthropologues aspirent à éclairer et à accompagner la révolution démocratique.

Résumer tout ce que David Graeber a accompli durant une vie interrompue brutalement et rendre compte de son héritage. Si je devais choisir un élément de ce bourreau de l’écriture, ce serait son essai absurdement long et incroyablement brillant sur la royauté divine des Shilluk - l’article principal, de 62 pages et 35 000 mots, dans le premier numéro de Hau : Journal of Ethnographic Theory (Graeber 2011) [5]. Les Shilluk sont une sorte de lieu commun de l’anthropologie du XXe siècle : Frazer, Seligman, Evans-Pritchard, Gluckman, de Heusch et un grand nombre de figurants. L’essai de David a été édité deux fois ! Dans un argument d’une étonnante érudition et riche de détails ethnographiques, David conclut qu’avant de pouvoir étendre leur souveraineté à l’extérieur de leurs frontières par des guerres, les États doivent d’abord déployer leur violence aux dépens de leur propre peuple. La divinité des rois Shilluk - qui finissent souvent par se faire tuer eux-mêmes - réside dans le pouvoir de tuer leurs sujets sans honte ni remords. La royauté Shilluk ne prend pas le chemin vers la constitution d’un État à part entière - ils en sont conscients et rejettent les exemples régionaux qui les entourent. David écrit souvent de manière ludique, ironique ou allusive, mais il est tout à fait sérieux dans cet essai. Rien de moins que les sources de la souveraineté sont en jeu ici. Le pouvoir centralisé ne s’en sort pas bien. David parvient à questionner l’essence universelle du pouvoir politique, dans un essai d’une portée inhabituelle, en conservant son intérêt pour l’ethnographie. Lisez-le pour voir ce que l’anthropologie peut devenir entre les mains d’un maître. Vous pourriez ainsi découvrir pourquoi les policiers américains peuvent tuer des Noirs en toute impunité.

add_to_photos Notes

[1Ce texte a fait l’objet d’une première publication en anglais : David Graeber (1961-2020), Anthropology Today 36.6 (December) 2020 : 33-34. Traduction Sophie Chevalier.

[3Pour un long compte-rendu

[4Lost People : Magic and legacy of slavery est probablement son meilleur livre. Il a payé l’éditeur pour que celui-ci publie son livre avec le nombre de pages qu’il estimait juste – presque 500 pages.

[5Ré-édition dans D. Graeber and M. Sahlins, On Kings (2017).

library_books Bibliographie

ENGELS Friedrich, 1884. The origins of the family, private property and the state. Hottingen-Zuerich, Schweizerischen Volksbuchhandlung. (1931.L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat . Paris, Alfred Costes).

GRAEBER David, 2001. Toward an anthropological theory of value : The false coin of our own dream. Basingstoke, Palgrave Macmillan.

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GRAEBER David, 2009. Direct action : An ethnography. Edinburgh, AK Press.

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GRAEBER David, 2011b. « The divine kinship of the Shilluk : Of violence, utopia, and the human condition, or elements of an archeology of souvereignty », Hau : Journal of Ethnographich Theory, 1 (1).

GRAEBER David, 2013. The democracy project : A history, a crisis, a movement. New York, Allen Lane. (2014. Comme si nous étions déjà libres. Montréal, Lux Editeur).

GRAEBER David, 2015. The utopia of rules : On technology, stupidity and the secret joys of bureaucracy. New York, Melville House. (2015. Bureaucratie, l’utopie des règles. Paris, Les liens qui libèrent).

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HART Keith, 2012. David Graeber and the anthropology of unequal society. (en ligne)
https://www.academia.edu/44225307/David_Graeber_and_the_Anthropology_of_Unequal_Society.

HART Keith, 2014. « Jack Goody : The anthropology of unequal society », Reviews in Anthropology, 43(3), p.199-220.

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WOLF Eric, 1982. Europe and the people without history. Berkeley, University of California Press.

Pour citer cet article :

Keith Hart, 2020. « David Graeber (1960-2020). L’anthropologie comme projet politique : de Madagascar à Wall Street ». ethnographiques.org, Numéro 40 - décembre 2020
Hip-hop monde(s) [en ligne].
(https://www.ethnographiques.org/2020/Hart - consulté le 20.04.2024)
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