Jean-Christophe Sevin

Jean-Christophe Sevin est sociologue, chercheur associé au Centre Norbert Elias (Ehess, Marseille). Il est actuellement chargé d’étude et ses travaux portent sur la transition entre les technologies analogiques et numériques à travers une enquête sur la réédition et la remasterisation d’enregistrements anciens.
Il a soutenu une thèse consacrée aux raves et aux musiques du genre techno, mobilisant les approches socio-anthropologique et historique. Dans la continuité de sa thèse il poursuit également ses recherches sur la dynamique des formes culturelles dans un monde numérique et les processus sociaux en réseau.

Thèse. « Les raves et la musique techno en effets. Contribution à une sociologie des formes culturelles. »
Aborder la musique techno et les raves en effets c’est les envisager dans la perspective de l’événement qu’ont constitué leur apparition puis leur diffusion dans les années 90. Sont ainsi analysées d’une part, leurs réceptions médiatiques, institutionnelles et académiques et les modalités de caractérisation des raves par ces différentes institutions, et d’autre part, les engagements et pratiques musicales et non musicales des amateurs qui investissent cette forme. Loin de constituer une figure de la régression dans la fusion collective, les raves sont un moment de ralliement et doivent être analysées en rapport avec les pratiques et sociabilités plus ordinaires dans lesquelles les amateurs apprennent à se différencier. Plus que n’importe quel média (disques, radio, etc.), en raison du mode spécifique d’implémentation sonore et musicale qu’elles manifestent, les raves ont constitué le lieu de la rencontre avec cette musique et ont été le vecteur du rayonnement imitatif de la techno dans les années 90. Mais la thèse montre que l’engagement dans une pratique amateur liée au mouvement techno dépend de la constitution d’un agencement collectif. Les raves et la techno n’ont pas de significations en elles-mêmes, celles-ci sont constituées provisoirement selon les lieux et les appropriations, les agencements collectifs et leurs relations avec les institutions dans leurs tentatives d’arraisonnement législatif de ce phénomène notamment. Ce travail en expose ainsi les variations depuis le début des années 90 jusqu’aux années 2000.

Publications

  • 2009. « La rencontre avec la techno : des parcours d’expériences à l’événement qui constitue l’amateur », in Olivier Roueff et Anthony Pecqueux (eds.), Ecologie sociale de l’oreille. Enquêtes sur l’expérience musicale, Paris, éditions de l’EHESS.
  • 2008, avec Noël Barbe. « S’attacher Courbet » in : Le sens de l’usine. Art, public, habitants, Saskia Cousin, Emilie Da Lage, François Debruyne, David Vandiedonck (dir.), Paris, CREAPHIS.
  • 2008. « Itinéraires et cartes des musiques house et techno », in : Noël Barbe et Emmanuelle Jallon (dir.), Migrations, itinérances, mobilités, éditions des musées départementaux de la Haute-Saône, Vesoul.
  • 2008. « Transfert et restauration des enregistrements sonores. Notes de travail », in : Musique / Patrimoine : des expériences culturelles urbaines, Actes de la Journée d’étude du 8 octobre 2007, Jacques Cheyronnaud et Anthony Pecqueux (ed.), Marseille, Ehess / Cnrs, [en ligne].
  • 2007, avec Florence Bouillon. « Un bon ethnologue ne fait pas table rase du passé. Entretien avec Émile Temime », ethnographiques.org, n°12 [en ligne].
  • 2006. « Présence de Courbet à Flagey : appartenance et ressources », in : N. Barbe (dir.), Qualifications culturelles et inscriptions territoriales. Besançon, CRDP.
  • 2005, avec Noël Barbe. « Rencontre avec un braconnier de l’archive », Sociétés et représentations, n°19.
  • 2004. « L’épreuve du dance-floor. Une approche des free-parties », Sociétés, n°83.
  • 2004. « Ethnomusicologie et musiques électroniques : supports et écoutes », Lettre de l’Ara (Association Rhône-Alpes Anthropologie), n°53 (« Ethnomusicologie, mais encore ? »).
  • 2004, avec Cécile Blondeau. « Entretien avec Luc Boltanski, une sociologie toujours mise à l’épreuve », 2004, ethnographiques.org, n°5 [en ligne].
  • 2003. « Hétérotopie techno », ethnographiques.org, n°3 [en ligne].
  • 2003, avec Noël Barbe, « Une archéologie des patrimoines », « Espace public, statut des objets et hétérogénéité », Journal de l’exposition Patrimoines singuliers, Musée d’archéologie de Lons-le-Saunier.
  • 2002, avec Noël Barbe. « L’artiste en ses lieux. Courbet à Flagey », Aestuaria. Sciences humaines et environnement, n°3.
  • 2002, avec Serge Pouts-Lajus, Sophie Tiévant et Jerôme Joy. " Composer sur son ordinateur. Les pratiques musicales en amateur liées à l’informatique". Département des Etudes et de la Prospective. Ministère de la Culture.
  • 2002. « Un après-midi à Flagey ». Ligeia. Dossiers sur l’art, n°41-44 (n° spécial « Courbet et le réel », avec l’Institut Courbet).
  • 2001, avec Noël Barbe. « La domestication du tourisme. Le ski de fond dans le haut Jura (1900-1996). », Terrain, n°36.
  • 2000, avec Noël Barbe. « Le Haut-Jura en hiver. Cartes postales et construction de l’espace. », Utinam, n°4.

Fiche mise à jour le 26 janvier 2011

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