Alexandre Pieroni
Après un parcours de vie peu académique mais des plus instructif, qui m’a mené de l’engagement militant à l’humanitaire, de la photographie à l’éducation populaire, en passant par le journalisme et le documentaire, j’ai repris des études en sociologie passé la quarantaine.
Mes recherches portent sur les hypersensibilités environnementales émergentes. Principalement sur l’électro-hypersensibilité, syndrome sujet à de fortes controverses scientifiques et publiques, enjeu important dans le cadre des politiques publiques de santé, de l’emploi, et d’aménagement du territoire.
Après avoir obtenu le diplôme de l’EHESS, je termine actuellement mon Master 2 en sociologie (mention Santé-Population-Politiques de santé) dans ce même établissement. J’entamerai l’année prochaine un doctorat en sociologie à l’EUL (École urbaine de Lyon), toujours sur la sociologie des hypersensibilités environnementales, sujet sur lequel je dispose d’ores et déjà d’une expertise affirmée et envisage de conserver une posture innovante et pilote.
Ma démarche de recherche se veut immersive, impliquée et appliquée. Je n’entends pas limiter ma pratique scientifique au seul cadre académique. J’ai déjà travaillé en tant qu’ingénieur d’études pour des agences d’État et j’ai également démarré des relations collaboratives avec des collectivités territoriales et des associations de malades. Cela, dans l’optique d’une science décloisonnée, prospective et collaborative, qui trouve sa place dans des projets exploratoires transdisciplinaires.
Je mets en œuvre mes expertises des terrains et publics sur lesquels portent mes recherches à l’interface des différents champs sociaux et de savoir concernés, ceci dans la perspective d’une approche transversale des monde sociaux et des disciplines scientifiques. J’aspire à la réalisation de projets ancrés dans le réel social et servant l’intérêt général.
Dans mes travaux actuels, je remets en perspective et en cause la notion d’expert profane comme étant in fine délégitimante pour les malades. Par ailleurs, je mets en avant la catégorie de double expert, que j’ai élaborée à partir de mes observations et analyses. Cette catégorie regroupe les malades qui, au-delà de leur expertise profane, peuvent se revendiquer d’une expertise scientifique, technique ou autre, dont la pertinence leur confère un statut hybride : « Pour la définir de façon plus formelle, je dirais que la double expertise désigne l’aptitude pratique et symbolique du double expert à agir et à s’exprimer depuis un double positionnement. Ces deux positionnements, successifs et/ou simultanés, s’opèrent depuis des champs d’expertise distincts mais pouvant être croisés, voire combinés. Il est à noter que, d’une part, la double expertise perturbe le jeu des positionnements des acteurs des processus sociaux dans lesquels elle se déploie, étant donné qu’elle remet en cause les rapports d’expertise entre ces acteurs (et par conséquent leurs prises respectives sur ces processus sociaux) ; et que, d’autre part, ce double positionnement peut placer le double expert dans une situation d’interface entre champs d’expertise et/ou mondes sociaux. Cette situation peut s’avérer heuristique, pour peu que le double expert parvienne à faire reconnaître sa double expertise — et le changement statutaire qui en découle — par les autres acteurs des processus sociaux concernés. »
Paru dans ethnographiques.org :
- De l’enquête ethnographique au texte de recherche. Un atelier d’écriture
(publié en septembre 2019)
Avec Chiara Calzolaio, Estelle Delaine, Manon Denoun, Aurore Dupuy, Martin Lamotte, Michel Naepels
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