ethnographiques.org

Extrait sonore
Enregistré 31/12/2006 par O. Féraud, 3’10
Cette prise de son débute 33 secondes avant minuit du 31 décembre 2006 à Naples, et a été réalisée du balcon d’un immeuble du cœur des Quartieri Spagnoli. Ces 33 secondes précèdent la rafale d’artifices qui éclatent à minuit juste. Elles sont représentatives de l’ambiance sonore de la période de fin de soirée située entre 22h et 00h : le fait qu’à cette heure-ci l’environnement sonore soit dépouillé de la circulation motorisée et du brouhaha de la journée rend plus claire encore la perception à la fois des cris, des interjections et des salves de pistolet qu’un habitant d’un « basso » situé au dessous fait retentir à plusieurs reprises. C’est à même la rue que ce père de famille tire ces coups de feu en direction du ciel, enseignant par moment à son fils de moins d’une dizaine d’années à se servir de l’arme. Ces tirs se reconnaissent à l’écoute par la régularité des coups, contrairement aux explosions qui sont aléatoires. À minuit juste, les coups de feu cessent à la détonation d’une bombe et, dans ce calme subit, succède en tuilage la marée des pièces d’artifice. Cet enregistrement rend bien compte de la perception de l’espace sonore et de sa perspective : en premier plan résonnent les pièces les plus puissantes, les bombes, alors que se perçoivent au loin de toute part les feux d’artifices et les autres explosifs. Très vite on ne tarde pas à entendre le bruit de verre des bouteilles qui se rompent sur la chaussée, jetées de la fenêtre en signe de bonne augure, et peu après la reprise des coups de feu. Le second aspect que cette prise de son met en valeur est la nette différence des objets sonores des « botti » et des « fuocchi ». La matériologie est clairement distincte entre les détonations brèves et puissantes des bombes et les crépitements et sifflements des fusées tirées en l’air.

Enregistré 31/12/2006 par O. Féraud, 3’10

Cette prise de son débute 33 secondes avant minuit du 31 décembre 2006 à Naples, et a été réalisée du balcon d’un immeuble du cœur des Quartieri Spagnoli. Ces 33 secondes précèdent la rafale d’artifices qui éclatent à minuit juste. Elles sont représentatives de l’ambiance sonore de la période de fin de soirée située entre 22h et 00h : le fait qu’à cette heure-ci l’environnement sonore soit dépouillé de la circulation motorisée et du brouhaha de la journée rend plus claire encore la perception à la fois des cris, des interjections et des salves de pistolet qu’un habitant d’un « basso » situé au dessous fait retentir à plusieurs reprises. C’est à même la rue que ce père de famille tire ces coups de feu en direction du ciel, enseignant par moment à son fils de moins d’une dizaine d’années à se servir de l’arme. Ces tirs se reconnaissent à l’écoute par la régularité des coups, contrairement aux explosions qui sont aléatoires. À minuit juste, les coups de feu cessent à la détonation d’une bombe et, dans ce calme subit, succède en tuilage la marée des pièces d’artifice. Cet enregistrement rend bien compte de la perception de l’espace sonore et de sa perspective : en premier plan résonnent les pièces les plus puissantes, les bombes, alors que se perçoivent au loin de toute part les feux d’artifices et les autres explosifs. Très vite on ne tarde pas à entendre le bruit de verre des bouteilles qui se rompent sur la chaussée, jetées de la fenêtre en signe de bonne augure, et peu après la reprise des coups de feu. Le second aspect que cette prise de son met en valeur est la nette différence des objets sonores des « botti » et des « fuocchi ». La matériologie est clairement distincte entre les détonations brèves et puissantes des bombes et les crépitements et sifflements des fusées tirées en l’air.

Voir l'article dont est issu cet extrait vidéo.